Sujet passionnant mais complexe, la relation entre écriture et identité
est l’une des grandes questions abordées par les auteurs du XXème siècle
ainsi que, d’ailleurs, par ceux de l’extrême contemporain. En effet, si
l’identité est susceptible de nourrir l’écriture, cette dernière peut
nourrir l’identité en la revivifiant, en la ressuscitant, en
l’enrichissant: c’est en construisant le monde de la fiction qu’on peut
saisir les facettes d’une identité en métamorphose continuelle. Pour bon
nombre d’ artistes alors l’activité littéraire apparaît comme une
occasion de nourrir leur conscience intime, de sorte que l’écriture se
transforme en un travail de redécouverte personnelle mais aussi de
révélation. Les études qu’on a réunies ici proposent l’un des chemins
empruntés par les auteurs contemporains pour atteindre ce but: mémoire
et imaginaire créent un tressage du vécu et du fictif qui mène
inévitablement aux origines, ce qui permet de récupérer une histoire et
des racines et détermine une prise de conscien-ce fondatrice du présent
et du passé. Au-delà du genre littéraire abordé, l’espace textuel est
alors envisagé comme le lieu privilégié pour une quête identitaire qui
n’est que la mise en récit de cette conscience et qui permet d’affirmer à
l’aide de l’imaginaire l’unicité d’un ‘moi’ qui se construit et
s’enrichit grâce à la possibilité de se réinventer.
Daniela Fabiani 0000-0002-2861-5176- Università degli Studi di Macerata, Italia
Daniela Fabiani est professeur de Langue et Littérature Française à la
Faculté de Lettres de l’Université de Macerata; spécialiste de la
littérature du XXème siè-cle et de l’extrême contemporain, elle a écrit
entre autres sur Jean de La Ville de Mirmont, Paul Gadenne, Edmonde
Charles-Roux, Catherine Paysan, Jeanine Moulin.